#INTERVIEWALUMNI – PIERRE FUGIT (BSB’13) : ‟CETTE CRISE MONTRE QUE LE NUMÉRIQUE PEUT FAVORISER LA QUALITÉ DE VIE ET LE MAINTIEN DU LIEN SOCIAL AVEC NOS AINÉS” - Burgundy School Of Business

#INTERVIEWALUMNI – PIERRE FUGIT (BSB’13) : ‟CETTE CRISE MONTRE QUE LE NUMÉRIQUE PEUT FAVORISER LA QUALITÉ DE VIE ET LE MAINTIEN DU LIEN SOCIAL AVEC NOS AINÉS”

Directeur général d’ANISEN

Qui es-tu, avant d’être DG d’ANISEN ?

ANISEN

Un homme de 30 ans, libre, qui marche chaque jour vers la connaissance que ce monde peut lui apporter. Passionné de ballon rond et le pratiquant lorsque mon temps et ma volonté me le permettent. Depuis peu, je me suis mis au paddle, un sport de raquette que je conseille à tout le monde car ludique et nécessitant une bonne réflexion sur le placement, sans demander une trop grande technique. J’essaie par ailleurs d’initier ma compagne.

Et sinon, tu fais quoi dans la vie… professionnellement ?

En tant que Directeur général d’ANISEN, j’ai un rôle fédérateur auprès d’une équipe de 14 personnes. Mon rôle est de faire adhérer chacun à notre vision d’entreprise, et avec mes associés, développer les stratégies commerciales, marketing, développement produit, définir la feuille de route technique, etc. Mais le plus important est de bien cibler les compétences de chaque collaborateur afin de les faire jouer à leur meilleur poste, comme un entraineur de foot.

Sur un plan purement opérationnel, j’ai une mission de direction commerciale pour le développement des ventes. Notre siège est à Labège, à côté de Toulouse, mais nous avons également une antenne sur Lyon, avec la volonté d’ouvrir un autre bureau d’ici la fin d’année. Cela engendre beaucoup de déplacements, plus de 50.000 km par an, pour prospecter les Ehpad en France, développer les partenariats et rencontrer les entités publiques afin de monter des projets.

Enfin, en parallèle, j’ai également une mission de Président du Cluster SilverEconomie en Occitanie depuis quelques mois. L’objectif est de fédérer les différents acteurs régionaux publics et privés afin de développer la création d’emplois dans cette région, autour de la Silver Economie.

Un mot de ton parcours entre BSB et ton job actuel ?

J’ai débuté ma carrière professionnelle à Paris au sein de Pirelli, à des postes de Trade Marketing et Pricing. Après deux ans, je suis revenu sur mes terres, en Aveyron, où j’ai fondé ma première entreprise. Au cours de cette première expérience entrepreneuriale, j’ai eu la chance de pouvoir accumuler en 18 mois la plupart des erreurs à ne pas commettre en tant que chef d’entreprise, comme le fait de s’associer avec ses meilleurs amis sans partager la même vision entrepreneuriale, contracter de nombreux prêts d’honneur, et surtout privilégier les articles de presse et les paillettes plutôt que le CA ! Une fois toutes ces erreurs faites, j’étais prêt à créer ANISEN ! On peut dire que j’ai bien expérimenté cette maxime : “échouer, c’est réussir”.

Une anecdote marquante à raconter ?

Mon premier développeur chez ANISEN était un alternant en École d’ingénieur, qui passait une semaine à l’école puis une semaine en entreprise. Un dimanche soir à 22h, il m’envoie un texto : “J’arrête l’école, je ne suis pas fait pour le monde académique !” Ce qui voulait dire également : “J’arrête l’entreprise”. C’était impensable pour moi car sans lui, je n’avais pas de produit à lancer. A l’époque, J’avais 35.000 euros de dette à cause de l’arrêt de ma première entreprise, pas de salaire, mais la certitude de vouloir réussir. Une heure après, je lui ai proposé un CDI qui attaquerait dès le lundi matin. Pour le payer, je suis allé travailler de nuit dans mon ancien lycée comme surveillant dans un internat. Tous les euros récoltés étaient pour payer son salaire, mais il ne le savait pas. Cela a duré 9 mois, le temps de sortir le premier produit et générer les premières ventes. Et j’ai eu droit à quelques réflexions cocasses de la part de certains élèves qui ne souhaitaient pas faire leurs devoirs, comme par exemple : “Si je ne travaille pas, je finirai comme toi, à 25 ans dans un lycée !”. Vous serrez les dents, vous souriez et vous pensez aux différentes étapes à passer. Cela m’a permis d’appréhender l’humilité.

Si tu devais présenter ANISEN à un enfant ?

ANISEN est une société qui développe des jeux pour que ton papi et ta mamie puissent s’amuser, garder le sourire, faire des exercices physiques, et tout cela grâce à une tablette. C’est magique ! Pour détailler un peu pour les plus grands : nous avons donc développé un logiciel de gestion de la vie sociale pour les établissements médico-sociaux. Cela consiste en des programmes d’activités thérapeutiques concoctés par des experts, sous formes de jeux, qui vont permettre à la personne âgée de développer ses aptitudes et de suivre son autonomie dans le temps. En parallèle, on a également mis au point des outils de gestion et de coordination pour le personnel, jusqu’à proposer des bilans individualisés des résidents. L’idée est de se servir du numérique pour innover dans ce secteur, où cette dimension est assez archaïque, pour aider les directions d’établissements.

La plus belle réussite que tu aurais dû davantage célébrer ?

Notre premier contrat avec un Major – un groupe d’Ehpad de plus de 100 établissements en France et de près de 260 à l’international. Entre la mise en place du projet pilote et les négociations, nous avons mis près de 18 mois à le signer. Un temps si long qu’à la fin on pensait déjà travailler avec eux sans même avoir la signature ! D’un autre côté, cela permet de relativiser et de voir ainsi ce genre de succès comme une étape et non un aboutissement !

ANISEN évolue dans un secteur particulièrement concerné par la crise liée au Covid-19 : qu’est-ce que cela t’évoque ?

Le secteur médico-social est très archaïque. Cette crise a soulevé le fait que le numérique n’était pas assez présent et qu’il pouvait apporter une aide pour la qualité de vie et le maintien du lien social. De plus, ce secteur n’est pas le plus soutenu économiquement parlant. D’un point de vue sociétal, nous délaissons de plus en plus nos aînés, et cette crise nous montre que nous devons les intégrer dans la société en les respectant, en les écoutant et en apprenant à leurs côtés. Cette épidémie met également en lumière des métiers qui sont oubliés ou qui ont une image dégradée comme les aides à domicile, les aides-soignantes… toutes ces personnes qui sont primordiales.

Un acteur du changement, c’est quoi pour toi ?

C’est un faiseur. Il ne fait pas que penser mais agit. Néanmoins, il n’agit pas seul, il fédère. Le philosophe Jean Bodin disait “Il n’y a richesse, ni force que d’hommes”. Je partage cette vision.

Un acteur du changement qui t’inspire ?

Elon Musk, le PDG de Tesla. Autant admiré que décrié, en tout cas il ne laisse pas indifférent.

Ta morning routine pour avoir l’énergie de changer les choses chaque jour ?

Un café à déguster sur ma terrasse en admirant le soleil se lever, couplé à un baiser de ma chère et tendre, et je suis paré pour attaquer cette nouvelle journée.

L’événement qui t’a donné envie de contribuer au changement ?

Pas d’évènement particulier, mais depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours voulu apporter ma pierre à l’édifice.

Quel genre d’étudiant étais-tu ?

Un bon mix entre étudiant studieux et épicurien. Pour preuve, je partageais mon temps entre mon poste de Vice-Président de la Junior Entreprise – Dijon Etudes Conseils, aujourd’hui BSB Consulting – et le BDE.

Si tu pouvais revivre ta période étudiante, que ferais-tu autrement ?

Rien !

Quel est le choix de parcours ou l’action entreprise lorsque tu étais étudiant qui t’a le plus servi ?

Mon parcours associatif avec la Junior Entreprise et mon année de césure, des expériences qui m’ont permis d’être dans le vif du sujet et d’allier rapidement la théorie à la pratique. Venant d’une classe préparatoire, je n’avais jamais fait de stage auparavant : cela m’a permis de voir quelles étaient les compétences nécessaires pour avancer dans les milieux qui m’attiraient.

Une rencontre qui t’avait particulièrement inspiré durant ton parcours à BSB ?

Ma première rencontre avec Stéphan Bourcieu lors de mon oral à BSB – à mon époque, c’était encore l’ESC Dijon. J’ai pu voir un sacré personnage qui utilisait son humour avec une telle énergie et une telle intelligence qu’il arrivait à fédérer chaque personne qui pouvait être dans la même pièce que lui. Durant mes cours à l’Ecole, il y a eu également Lionel Cévaër qui nous enseignait notamment la PNL (Psychologie Neurolinguistique) en nous racontant ses histoires lorsqu’il était DG de Visual. Il n’a pas hésité à redéfinir certains métiers, transformer les codes d’un marché : une personne inspirante.

Ta prochaine grande ambition ?

Un développement d’ANISEN hors de nos frontières – quelques actions sont déjà lancées ! – et sur un plan plus personnel, un agrandissement de la famille pourrait donner également encore plus de sens aux prochaines années qui arrivent.

Un conseil ou un message à donner à un étudiant de BSB ?

Toujours faire preuve d’abnégation et croire en ses rêves. Idriss Aberkane met en avant le “Diplôme de l’Echec” et ce n’est pas forcément bien vu en France alors qu’aux Etats-Unis, on dit qu’il faut couler trois boites pour en réussir une ! Travaillez, persévérez, faites preuve de vigilance et vous ne pourrez que vous approcher de vos desseins. C’est ce que je voulais illustrer avec ce visuel de l’échelle vers le ciel, et c’est particulièrement vrai pour l’entrepreneuriat : “Sky is the limit”, il n’y a pas de plafond de verre et avec du travail et de la persévérance, vous vous élèverez et tendrez vers la lumière.

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