INTERVIEWALUMNI – GONZAGUE LABLANCHERIE, LA MODE DANS LE BON SENS - Burgundy School Of Business

INTERVIEWALUMNI – GONZAGUE LABLANCHERIE, LA MODE DANS LE BON SENS

Fondateur d’Au Juste

Qui es-tu, avant d’être Fondateur d’Au Juste ?

Je suis Gonzague, j’ai 27 ans, je viens d’Angers où j’ai grandi et fait mes études secondaires.

Et sinon, tu fais quoi dans la vie… professionnellement ? Quel est ton rôle au quotidien ?

Je suis le fondateur d’Au Juste, donc, une marque de vêtements que j’ai lancée avec ma sœur. Le gros de mon boulot est d’être business developer. Mais nous ne sommes que deux dans la boite aujourd’hui, donc j’ai aussi des tâches liées au développement de produit – nous créons nous-même nos collections –, au community management et à tout ce qui est partie administrative et financière. En fait, toute une série d’actions diverses et variées que fait un jeune patron de startup.

Un mot de ton parcours entre BSB et ton job actuel ?

C’est-à-dire que j’ai créé ma boite quand j’étais encore étudiant ! Avant BSB, j’ai passé deux ans à Carrefour, au Mans, en tant que chef de rayon, où je manageais 20 personnes. Une période très formatrice… pour me convaincre que ce n’était pas vraiment ce que je voulais faire ! C’est après ça que j’ai décidé de rejoindre BSB en admission parallèle. 

Si tu devais présenter Au Juste à un enfant ?

Au Juste, ce sont des vêtements en matières recyclées, c’est-à-dire qu’on utilise des vieux vêtements pour en faire des nouveaux, en utilisant seulement ce qui existe pour ne pas abimer la planète sur laquelle tu vis, car l’industrie du vêtement est l’une des plus polluantes après l’essence qu’utilisent ton papa et ta maman pour mettre dans leur voiture.

Une actualité à partager ?

Nous venons d’être cités chez Maddyness comme l’un des « 10 startups françaises qui offrent une alternative à la fast fashion » – c’est comme cela qu’on appelle les vêtements jetables, ces fringues qui ne durent que 6 mois. On en est assez fiers, surtout d’être ainsi référencés après seulement six mois d’existence. Pour nous, c’est comme une « certification business », au-delà des mentions déjà très plaisantes dont nous sommes l’objet dans les réseaux modes et prêt à porter.

Une anecdote marquante à raconter, un témoignage client fort ?

Plutôt un petit florilège d’avis que nous avons pu recevoir : « J’ai retrouvé dans vos modèles la qualité de laine de mon enfance », « C’est dingue cette sensation de chaleur que l’on a lorsqu’on enfile Durden », « De la laine, mais qui gratte pas, ça c’est top ! », « Les pulls Au Juste ou comment avoir du style et se sentir responsable ! Le défi est relevé. La qualité est au rendez-vous, les pulls sont très bien coupés et le choix des couleurs est réussi ! Pour ceux qui hésitent encore n’hésitez plus, foncez et servez une bonne cause en étant beau ». Le genre de témoignages clients encourageants !

La dernière ou la plus belle réussite/grande fierté que tu aurais dû davantage célébrer ?

En janvier, nous avons fait un salon B to B auquel nous nous sommes inscrits seulement deux jours avant. Nous y passons quatre jours ; pendant trois jours et demi, il ne se passe strictement rien… et puis la dernière demi-heure, un client arrive et nous passe une grosse commande de plusieurs milliers d’euros ! Mais comme la commande n’a pas encore été livrée, on ne la célèbre pas encore totalement. En fait on a du mal à célébrer quoi que ce soit car on n’a pas vraiment le temps de se poser… Et ça c’est vrai pour tous les entrepreneurs je crois !

La plus grosse difficulté que tu as vécue avec Au Juste ?

Par exemple en ce moment nous sommes sur trois collections en même temps : septembre, été et hiver. Il faut donc les financer dans le même temps, cela fait beaucoup d’argent à sortir sans retour sur investissement avant quelques mois. Cela implique de faire des choix purement stratégiques. C’est passionnant… mais difficile quand on a une petite trésorerie.

Un acteur du changement, c’est quoi pour toi ?

A mon échelle, c’est faire partie d’une jeune génération d’entrepreneurs qui veut continuer à créer mais en tenant compte du bon sens : il ne faut pas oublier la planète et les gens qui vivent dessus.

Un acteur du changement qui t’inspire ?

Majdouline Sbai qui a écrit Une mode éthique est-elle possible ? Elle est jeune, cherche des solutions et a du tempérament. Elle fait passer un message sans culpabiliser les gens, ce qui est précieux, en particulier dans notre secteur.

Ta morning routine pour avoir l’énergie de changer les choses chaque jour ?

Je me lève pour faire un truc que j’aime : ça aide pour se lever ! Je prends aussi de la vitamine B et C chaque matin pour avoir du peps, car les journées sont très longues. Je m’oblige aussi à avoir un peu de contact en matinée – téléphonique ou physique, avec d’autres chefs d’entreprises et entrepreneurs de nos âges, dans plein de domaines différents. Cela rassure sur le fait qu’on n’est pas les seuls, et ça stimule.

L’événement qui t’a donné envie de contribuer au changement ?

L’effondrement du Rana Plaza en 2013 au Bangladesh, catastrophe qui a fait 1127 morts. Comme un symbole de tous les effets pervers cachés derrière le monde de la mode. C’est à ce moment-là que j’ai eu une vraie prise de conscience de la nécessité de prendre en compte les paramètres sociaux et environnementaux, en l’occurrence dans un projet textile. D’où un simple bon sens : il n’y a pas de raison que des gens ou l’environnement soit pénalisés par la production de vêtements.

Quel genre d’étudiant étais-tu ?

La première année j’étais un étudiant fêtard. J’ai listé au BDS – ok, on a perdu… –, je faisais beaucoup de soirées, résultat j’ai eu quelques rattrapages au premier semestre… Mais après ça, plus de rattrapages ! Mes potes sont partis en année césure, c’était un peu plus calme, je me suis mis à bosser un peu plus et à sortir un peu moins.

Si tu pouvais revivre ta période étudiante, que ferais-tu autrement ?

Franchement : j’ai tout aimé. Peut-être aurais-je fait une alternance pour financer mes études et adapter un peu mieux mon profil, mais ce n’est pas un regret.

Quel est le choix de parcours ou l’action entreprise lorsque tu étais étudiant qui t’a le plus servi ?

J’ai fait un stage de première année en Malaisie, en audit, dans une entreprise bien réputée à l’international, qui m’a beaucoup marqué. Egalement, mon parcours entrepreneurial m’a permis d’intégrer l’Incub’BSB et de bénéficier d’un accompagnement précieux pendant six mois, au lancement d’Au Juste. Sinon, globalement j’ai été très satisfait des profs de BSB, notamment à TEG – The Entrepreneurial Garden.

Une rencontre qui t’avait particulièrement inspirée durant ton parcours ?

Celle du Directeur, Stéphan Bourcieu. C’est d’ailleurs lui qui m’a fait choisir BSB alors que j’avais la possibilité de rejoindre d’autres écoles mieux classées. J’ai discuté avec lui 15 mn pendant les oraux, j’ai adoré son discours, il m’a bien boosté pour venir à Dijon alors que – je vais être honnête – j’avais découvert la ville et l’Ecole par hasard et n’y venais que pour m’entrainer aux oraux.

Ta prochaine grande ambition ?

Avec Au juste, c’est de développer notre réseau de distribution pour toucher toute la France. Sortir de Paris et Lyon, nous savons que nous pouvons aller au-delà.

Un conseil ou un message à donner à un étudiant de BSB ?

Fais ton propre parcours, prends tout ce que tu dois prendre sans vouloir suivre une supposée voie royale. Et au futur entrepreneur : prends le temps ! Si j’avais sorti mon produit dès ma sortie de BSB, j’allais droit dans le mur, il n’était pas encore prêt. Quand on ne connait pas un domaine, on croit qu’on va le révolutionner… On voulait faire des produits en coton bio : si on l’avait fait on se serait complètement planté. Il faut creuser, prendre le temps de trouver les bons concepts et idées. 

Plus d’info sur Au Juste :

– Site web : www.aujuste.fr
– Instagram : au.juste
– Facebook : aujuste.fr
– LinkedIn : au-juste
– Tweeter  : au_juste

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