Stéphan Bourcieu et Thomas Friang : interview croisée - Burgundy School Of Business

Stéphan Bourcieu et Thomas Friang : interview croisée

Avant l’étape dijonnaise des Rencontres du Développement Durable 2023, échanges autour des enjeux de cette 4e édition

BSB est partenaire depuis leur lancement en 2020 des Rencontres du Développement Durable (RDD). Organisé par l’Institut Open Diplomacy avec un collectif d’institutions d’enseignement supérieur, cet événement a pour but d’aider les Français à se faire une opinion informée sur les enjeux du développement durable grâce à des débats rassembleurs et accessibles, tout en faisant avancer l’Agenda 2030. Il est dorénavant devenu un rendez-vous démocratique incontournable consacré à la transition écologique.

Cette édition 2023 des RDD a pour thématique « Sobriété & Souveraineté : une guerre, deux fronts… Quels plans de bataille ? » et se déroule en 6 étapes du 5 octobre au 13 décembre pour célébrer l’anniversaire Français des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. En amont de la journée du 18 octobre sur le Campus BSB Dijon, qui a pour sujet « Une santé : pour une approche (éco)systémique », nous avons interrogé Thomas Friang, Fondateur de l’Institut Open Diplomacy, et Stéphan Bourcieu, Directeur général de BSB.

Thomas Friang, c’est la 4e édition des RDD : pourquoi ce rendez-vous démocratique revêt-il une importance particulière cette année ?

Thomas Friang : En 2023, les RDD sont importantes pour deux raisons. La première, c’est que nous sommes à mi-parcours des ODD des Nations Unies adoptés en 2015 et qui ont leurs termes en 2030. Les RDD sont devenues l’anniversaire de l’adoption de ces objectifs par la France depuis 2022. Il est ainsi précieux de pouvoir faire le point sur ce cadre mondial que tous les acteurs – entreprises, collectivités territoriales – peuvent employer pour pouvoir guider leur action en matière de développement durable. C’est d’autant plus important que la France a présenté en juillet son bilan complet en matière de développement durable à l’aune des ODD : des enseignements extrêmement intéressants en ont été tirés, que nous avons l’occasion de débattre ensemble lors des Rencontres avec toutes les citoyennes et les citoyens qui y prennent part librement et gratuitement. Quand on regarde à l’échelle planétaire, la France est classée comme le 6e pays en matière de développement durable. Mais au niveau mondial, ça traine : 85% des indicateurs en question sont au rouge. Nous avons donc un vrai besoin de nous réapproprier l’ensemble des enjeux de développement durable grâce à des données scientifiques de qualité.

L’autre raison est beaucoup moins sympathique… Au-delà des enjeux environnementaux et économiques, il y a les enjeux géopolitiques. Voilà un an et demi maintenant que l’agression russe de l’Ukraine a commencé. Ce conflit qui pourrait paraître assez classique entre deux Etats a en fait des conséquences très significatives et notamment un impact très fort sur le développement durable. Il s’agit d’un tournant historique qui lance un nouveau défi d’ordre géopolitique ; c’est logiquement ce qui a conditionné le thème de ces nouvelles RDD : « Sobriété & Souveraineté : une guerre, deux fronts… Quels plans de bataille ? ». Car ces deux paradigmes sont inextricablement liés. On peut non seulement regagner en souveraineté et faire face à des puissances très hostiles à l’échelle internationale, mais aussi progresser beaucoup plus vite que prévu en matière de développement durable. Cela suppose de relever deux défis en même temps : les grandes ruptures géopolitiques et les grandes mutations écologiques. Et pour y parvenir, il nous faut un plan sérieux.

Il me semble particulièrement intéressant, au moment de l’anniversaire de la première présentation de la planification écologique française, de débattre de toutes ces questions au prisme de ces nouveaux enjeux géopolitiques et de le faire évidemment avec les grandes écoles partenaires dont BSB. Des institutions qui dans leurs cursus et enseignements en management ont toutes intégré à la fois ces questions de développement durable, créant même ainsi de nouveaux modèles économiques, mais également les contraintes géopolitiques et économiques qui façonnent la capacité des entrepreneurs, des innovateurs, des dirigeants au sens plus large, à relever les défis du 21e siècle.

Stéphan Bourcieu, BSB co-organise les RDD pour la 4e année consécutive : pourquoi cet engagement ? Quel thème avez-vous choisi et quand sera l’étape de votre établissement ?

Stéphan Bourcieu

Stéphan Bourcieu : Je veux d’abord rappeler que nous sommes aux côtés de l’Institut Open Diplomacy depuis l’origine sur la co-organisation des RDD, et c’est toujours une vraie fierté que de participer à cette aventure. Pour nous, en tant que business school, cela nous semble logique et naturel, mais vu de l’extérieur, peut-être pas tant que ça… En effet on peut voir une business school comme étant un lieu de rationalité économique, de libéralisme à tout crin et de pragmatisme économique. Indépendamment des objectifs de développement durable, ce n’est pas du tout le cas, que ce soit à BSB ou dans d’autres écoles. Les notions d’engagement et de responsabilité sociale sont profondément ancrées dans la mission de l’école. Nous avons l’objectif de former des managers qui vont prendre en compte les impacts sociétaux et environnementaux dans leurs pratiques managériales, pour faire évoluer les entreprises et avoir un impact sur le monde. Nous sommes donc complètement en ligne avec notre mission à travers notre mobilisation sur les RDD.

Au-delà de ça, notre engagement se traduit concrètement à l’école par un ensemble d’actions, en termes de recherche, de pédagogie, de sensibilisation de nos élèves, d’actions auprès de nos parties prenantes, que ce soit les entreprises, les collectivités territoriales ou les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Il y a donc un fil conducteur, une vraie cohérence.

Pour ce qui est du thème que nous avons choisi lors de l’étape dijonnaise du 18 octobre, « Une santé : pour une approche (éco)systémique », je pense qu’il s’agit probablement de l’indicateur le plus criant de la situation en termes de développement durable. C’est illustré via des paramètres importants comme le rejet de CO2 dans l’atmosphère par une industrie polluante ou par une forte métropolisation, qui a des impacts considérables sur la santé.

Thomas l’évoquait plus haut : la France fait partie des pays qui sont en pointe en termes de développement durable, mais il y a des pays qui sont beaucoup plus en retrait et où l’espérance de vie et la mortalité sont de vrais indicateurs de la situation dans laquelle nous sommes. Je rappellerai également que dans les pays occidentaux, nous sommes aujourd’hui sur un plateau en termes d’espérance de vie, qui est la résultante de cette situation environnementale extrêmement complexe – avec ses corollaires : pollution, industrialisation, sédentarisation, métropolisation… Nous devons avoir une politique beaucoup plus volontariste sur tous ces éléments, pour pouvoir repartir dans une logique plus durable.

Thomas Friang, les RDD 2023 permettent de fêter l’anniversaire des ODD. Nous sommes à mi-parcours de l’Agenda 2030, mais où en sommes-nous vraiment ?

Thomas Friang : A l’échelle internationale, nous sommes non pas dans une grande transition, mais dans une grande régression… Le tableau est assez est assez dur, mais c’est le Secrétaire général des Nations unies lui-même qui le dresse.

Pour ce qui est du thème choisi par BSB pour le lancement des RDD à Paris, la santé publique et son lien avec les questions environnementales, il est utile de rappeler en quoi nous sommes dans cet état de régression.

Ceci est la résultante de ce que j’appelle une polycrise, c’est à dire une accumulation de crises systémiques qui s’amplifient les unes les autres et ont des effets extrêmement profonds : la pandémie de coronavirus, l’agression russe de l’Ukraine et l’accélération des dérèglements climatiques, qui remettent en cause notre système économique et financier, nos organisations sociales et sociétales, voir nos institutions politiques.

La question de la santé publique est extrêmement intéressante de ce point de vue : la pandémie de coronavirus nous l’a bien montré puisque nous avons été obligés de mettre le monde à l’arrêt, au sens propre comme au sens figuré, pour pouvoir comprendre que ce que signifiait ce choc et y trouver une réponse adaptée. Cela a fait émerger le concept de « une seule santé » puisqu’il apparait essentiel d’embrasser tout en même temps les politiques de santé publique au sens strict du terme – comment aménage-t-on les hôpitaux par exemple – mais aussi les politiques de prévention des risques d’ordre environnementaux, au premier rang desquels on devrait mettre aujourd’hui l’adaptation au dérèglement climatique.

C’est à dire qu’il faut se préparer à vivre dans des conditions de vie qui changent drastiquement, non seulement parce que se produisent des catastrophes naturelles beaucoup plus fréquentes, l’actualité nous en donne régulièrement des exemples malheureusement, mais aussi parce que de façon générale nos infrastructures, notamment dans le domaine de la santé, ne sont pas adaptées à vivre dans un monde qui devient progressivement inhabitable. Je rappelle que les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, c’est limiter le réchauffement planétaire en moyenne à la surface de la terre à +1,5° par rapport à l’ère industrielle. En France, on est déjà à +1,2°…

On voit bien que vont se poser de nouvelles questions de santé publique, et notamment dans le domaine de la santé mentale, avec beaucoup de personnes, singulièrement chez les jeunes, qui sont très anxieuses de leur avenir, n’arrivent pas à se projeter, ne trouvent pas forcément un sens à leur emploi… Le rapport du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) de l’an dernier montre qu’un être humain sur 7 à l’échelle mondiale est diagnostiqué comme ayant des problèmes de santé mentale. C’est un phénomène qui a explosé avec la pandémie, l’isolement qu’elle a généré, ainsi qu’avec les questions existentielles charriées par les dérèglements climatiques. Plus on entre dans cette ère de polycrise, que la géopolitique se tend, et plus l’anxiété se développe.

Ce moment de tiraillement invite précisément à s’interroger profondément sur la manière dont nous pouvons changer le cours de l’histoire, en faisant preuve d’audace, d’innovation, d’entrepreneuriat, de créativité, pour pouvoir développer des modèles économiques et des institutions politiques qui soient en mesure de répondre à ces défis extrêmement complexes. C’est l’objectif des RDD et de cet anniversaire des ODD que d’aborder ces questions transversales avec les citoyennes et les citoyens, en bénéficiant de l’expertise de très haut niveau d’écoles comme BSB. C’est un moment de respiration démocratique.

Stéphan Bourcieu, face à cette polycrise, sentez-vous vos étudiants se décourager ou au contraire redoubler d’engagement pour construire un futur désirable ?

Stéphan Bourcieu : D’abord, je suis totalement en phase avec ce que dit Thomas sur le diagnostic de polycrise. Cette situation a un premier impact majeur sur les étudiants, celui de faire sauter le verrou de l’indifférence. C’est une vraie évolution sur les cinq dernières années. Cette indifférence est encore assez largement majoritaire dans la société à mon sens, c’est à dire que les gens considèrent leurs problèmes personnels, voire les problèmes nationaux, avant de considérer les enjeux planétaires. C’est un peu la fin du mois contre la fin du monde. Chez une majorité de nos étudiants, ce n’est plus du tout le cas : la polycrise a enclenché une prise de conscience dans une bonne part de la jeunesse, qui doit se projeter dans un avenir qui peut être plus ou moins sombre.

Le deuxième point, c’est qu’on retrouve effectivement les deux positions entre découragement et redoublement d’engagement. Quand je discute avec eux, je vois des étudiants très sombres comme des étudiants très optimistes. Certains sont sombres en étant partisan de la décroissance, d’autres optimistes et décroissants, d’autres encore sont sombres tout en pensant que la science peut nous sortir de ce mauvais pas, et d’autres sont optimistes car persuadés que l’innovation technologique va nous sauver. On retrouve toutes les configurations chez nos étudiants, mais tous partagent un point commun : ils ont une position forte, qu’on pourrait même dire de combat. Ils ne sont plus passifs et sont convaincus qu’il faut s’engager pour pouvoir construire un futur, et que ce futur sera ce qu’ils en feront.

Un autre point est de constater une approche plus collective et moins individualiste. Il y a dorénavant comme la certitude que la solution ne viendra pas si chacun reste dans son coin et se contente de s’intéresser à ses propres problèmes ; elle viendra certainement plus d’une capacité collective à rechercher des solutions. C’est quelque chose que je retrouve de manière massive depuis quelques années chez nos étudiants, alors qu’historiquement dans les écoles de management, la logique syndicale ou d’engagement collectif est certainement moins présentes qu’à l’université ou dans des IEP.

Thomas Friang, face à ce contexte d’éco-anxiété amplifiée par les impacts de la guerre et les tensions sociales, quel rôle joue la planification écologique pour faire avancer l’Agenda 2030 ?

Thomas Friang

Thomas Friang : En 2022, nous avons eu cette annonce assez incroyable – parce que ça n’existe pas ailleurs – que la cheffe d’un grand gouvernement démocratique était chargée de la planification écologique. Ce n’est pas pour faire du cocorico à la française et dire que nous sommes les premiers à faire la révolution, mais il y a là quelque chose de vraiment très intéressant, et ce pour deux raisons.

La première, c’est que cela consiste à définir la transition pas seulement en termes d’objectifs mais aussi d’une trajectoire pilotable. Si j’image un peu les choses, la trajectoire c’est d’avoir les coordonnées GPS de la direction dans laquelle on veut aller et d’avoir un bon chauffeur pour nous emmener exactement là où veut. Il ne m’appartient pas de juger le chauffeur, mais en l’occurrence ce qui est intéressant, c’est qu’on s’est doté politiquement de nouvelles institutions qui permettent d’embarquer les décideurs économiques dans une trajectoire cohérente dans le temps, et à partir de laquelle on va pouvoir pas à pas mesurer si on progresse réellement ou pas.

La deuxième bonne raison pour laquelle cela me semble pertinent, c’est que précisément nous sommes à mi-parcours des ODD. J’évoquais plus haut que les indicateurs ne sont pas vraiment réjouissants à l’échelle planétaire : c’est une sorte de moment où chaque citoyen peut se dire « à quoi bon ces objectifs si on ne s’y tient pas ? » Nous avons donc vraiment besoin d’un plan sérieux et de nous y tenir. Je suis d’ailleurs convaincu que nous avons encore beaucoup de choses à inventer pour être dans cette logique de planification écologique, la créativité politique française n’en est qu’à ses débuts, à commencer par la manière dont on pense le budget de l’État. L’État, c’est une part extrêmement importante de notre économie, par la commande publique et la façon dont les investissements publics jouent un rôle pour engager, mobiliser les investisseurs privés. Quand on prend en compte le poids de la puissance publique dans notre économie, on peut par exemple se demander si un examen de loi de finance serait compatible avec ce plan de transition.

Mais au-delà du poids de l’Etat, il faut bien rappeler que la planification écologique, ce n’est pas une logique stalinienne ! Nous avons un cap, il est collectif, la puissance publique est centrale mais elle travaille en concertation avec les acteurs non-étatiques dont la place est tout aussi primordiale. Les grandes filières économiques françaises et les collectivités territoriales, singulièrement les régions dont la responsabilité politique du développement durable à l’échelle de leur territoire est essentielle, doivent tirer ensemble dans la même direction. C’est donc un plan qui va s’enrichir de l’action de tous.

L’ambition, on la connaît : nous devons atteindre la neutralité carbone en 2050 et donc avoir réduit nos émissions de gaz à effet de serre de plus de moitié d’ici à 2030. Ce à quoi il faut rajouter les questions qui touchent à nos ressources en eau et à la protection de la biodiversité notamment. Avec ce défi dans la mise en œuvre : comment fait-on en sorte d’avoir de la constance dans l’effort ? C’est ce que doit nous amener ce pilotage, en rendant des comptes démocratiques et en étant un moyen d’assurance collective que nous tirons tous dans la même direction après s’être mis d’accord sur les objectifs et la trajectoire. Beaucoup d’efforts ont été faits sur base volontaire, mais il reste des mécanismes démocratiques nouveaux à inventer pour un impact réel dans le temps.

Et puis il y a la valeur d’exemple. A l’échelle des Nations, on peut se dire que ceci constituera peut-être un bien public qu’on pourra partager à nos partenaires, puisque nous avons tous le même défi. Je suis enfin convaincu que la grande bataille écologique à laquelle on se confronte est aussi une grande bataille géopolitique. En défendant les grands défis de la sobriété, nous y gagnerons en souveraineté, sur la gestion des ressources, de l’énergie, des matériaux rares… Une vraie planification ambitieuse et surtout bien pilotée est vertueuse à tous ces niveaux.

Stéphan Bourcieu : « Planification », voilà un mot étonnant dans une économie de marché. Pourtant, tous les grands capitaines d’industrie ont appelé un Etat stratège de leurs vœux. Nous y sommes. Comment cela peut-il faire partie de la réflexion qui accompagne le développement des managers que vous formez ?

Stéphan Bourcieu : Comme l’indiquait Thomas, planification ne veut pas dire planification soviétique mais planification stratégique. Et d’ailleurs si la planification écologique est une innovation, la planification stratégique ne l’est pas. A la fin des années 60, début des années 70, Pompidou avait mis en place un commissariat au plan qui avait un objectif très clair, celui de piloter la transformation industrielle de la France. C’est ce qui nous a amené à mettre en place une politique nucléaire extrêmement volontariste et d’engager la transformation numérique.

Alexandre Asselineau, enseignant-chercheur à BSB, lors du lancement des #RDD2023 le 06/10/23 à Paris

Aujourd’hui la planification écologique répond à des enjeux majeurs, auquel le marché n’apporte au mieux qu’une réponse partielle. Cette planification se fait au niveau des états et c’est une très bonne chose que la France prenne le lead sur cette dimension, notamment pour transférer des bonnes pratiques à nos partenaires, je suis d’accord avec Thomas.

La planification permet de donner une vision. C’est une logique volontariste portée par des états qui pensent qu’il faut transformer le monde dans une perspective qui soit durable. Et cela, effectivement, le marché ne peut pas le faire ; il doit y avoir un pilotage au niveau étatique. Cette vision doit se traduire par un chemin, qui est donné par les ODD et ses grands indicateurs, ses grands enjeux, qu’il faut respecter après avoir défini les modalités. Mais cela doit se combiner avec une action des acteurs économiques, des PME, des grands groupes, des ETI, qui viennent contribuer à ce chemin collectif. Je pense qu’il faut laisser de la liberté entrepreneuriale parce que s’il y a une chose que la planification ne sait pas faire, c’est l’innovation.

Qui sait si demain des innovations ne viendront pas révolutionner nos pratiques, nos manières de fonctionner et résoudre une partie du problème ? Je pense que c’est tout cet équilibre entre une vision collective – et pas collectiviste ! –, planifiée, et une capacité à laisser les acteurs à titre individuel en tant qu’entrepreneurs, apporter leur écot et apporter des solutions, qui doit primer.

Pour nous grandes écoles de management, il me semble que l’enjeu est là : former nos élèves à un monde qu’on ne connait pas. Il y a un côté extrêmement angoissant quand on fait de la formation de voir ces chocs systémiques ne cesser de s’enchaîner… Il y a 10 ans, quand on a défini nos programmes du Master Grande Ecole, personne n’imaginait le retour de l’inflation, ou encore que les enjeux géopolitiques seraient aussi prégnants, avec une si grande proximité géographique. La notion de guerre en Europe était quelque part devenue plus théorique qu’autre chose.

Nous devons donc former nos étudiants à un monde inconnu, sur les plans technique, géopolitique, institutionnel, écologique, culturel. Au-delà des techniques de management, financières, marketing, qui vont leur permettre d’être employables à très court terme quand ils vont rejoindre le marché du travail, notre enjeu majeur c’est de les former à savoir s’adapter, à être capable de faire preuve de flexibilité, de créativité, de capacité à évoluer dans ce monde, et donc qu’ils aient une vraie propension à apprendre. En lien avec tous les enjeux de développement durable, voilà un défi passionnant pour BSB dans les années qui viennent.

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