La finance Seine avec Fabrice Moyne (BSB’02)
Lancée en 2022 par ce diplômé BSB, Seine Capital investit éthiquement via des transactions secondaires
D’aussi loin qu’il se souvienne, Fabrice Moyne a toujours été attiré par le monde de la finance. Après une jeunesse en Seine-et-Marne, il rejoint BSB – alors ESC Dijon – en 1999 via le Concours Passerelle.
« J’ai naturellement opté pour la filière 100% anglophone et pour le parcours finance », précise Fabrice. « J’ai rapidement eu dans l’optique de réaliser un double-diplôme aux Etats-Unis et j’ai pu rallier l’Université de St. Thomas à Minneapolis/St Paul dès l’été 2001, pour suivre un MBA en finance. »
Formation à l’américaine
Le début d’une longue histoire étasunienne puisque dès lors Fabrice restera près de 10 ans dans le Minnesota, à creuser son sillon dans ce secteur qui le passionne tant. « Un de mes premiers boulots consistait à vendre des contrats d’assurance vie à des particuliers : il fallait démarcher les gens au téléphone pour décrocher des rendez-vous au domicile et les convaincre d’acheter ces contrats. J’étais juste payé à la commission, mais ce fut particulièrement formateur ! »
Fabrice enchaîne les expériences : de l’analyse de crédits pour Textron Financial Corporation, avant de rejoindre la banque d’affaires Manchester Companies, pour laquelle il fait de la valorisation de sociétés, du conseil en retournement pour les entreprises en difficultés (turnaround), ainsi que des opérations de fusion et acquisition.
« En 2005, je suis embauché par Jeffrey Associates, devenu aujourd’hui Mercer Consulting. Mon job en tant Senior Research Associate était de dénicher des gérants performants de fonds de capital-investissement (private equity) – c’est-à-dire visant des sociétés non cotées sur les marchés financiers. Là encore, cette expérience fut très formatrice ! »
Mais c’est entre 2007 et 2010 que Fabrice commence à faire des transactions secondaires, au sein d’un bureau d’investissement indépendant gérant la Fondation de l’Université du Minnesota et le Walker Art Center. « J’ai vraiment pris goût à cette spécialité et cela a conditionné la suite de ma carrière », se rappelle-t-il.
De retour en France, il devient ainsi en 2011 le patron des investissements secondaires chez Mantra Investment Partners, société de gestion pour laquelle il créé cette entité. « Pendant un peu plus de 11 ans, nous avons levé 3 véhicules d’investissements, de 80M€ en 2015, 120M€ en 2018 et 180M€ en 2021. C’est à ce moment-là que j’ai éprouvé le besoin, tout en continuant dans le même domaine d’activité, de fonder quelque chose de spécifique, qui prenne encore mieux en compte la RSE. »
Seine Capital, éthique et ambition
Cette volonté se matérialise par le lancement de Seine Capital en 2022, avec deux associés. « Aujourd’hui nous sommes cinq puisque nous comptons également deux analystes. Je suis très heureux de notre équipe qui est particulièrement performante. Nous sommes spécialisés sur les petites transactions secondaires – entre 3 et 15M€, alors que la plupart des transactions se font au-dessus de 50M€. Cela nous permet d’être sous les radars et de négocier des tarifs très attractifs, sans utiliser d’effets de levier. »
Seine Capital investit mondialement, même si ses zones de prédilection restent l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest. Ses secteurs favoris : la santé, le SAAS (software as a service) et la technologie. « Nous recherchons des entreprises plutôt matures avec l’objectif de lever un véhicule tous les 3 ans. Nous prévoyons un développement intéressant ces prochaines années, avec le recrutement de nouveaux analystes et d’un COO (Chief Operating Officer). D’ici 10 ans, nous devrions être une équipe d’une trentaine de personnes. »
Mais ce qui comptait surtout pour Fabrice, c’était que son entreprise puisse être parfaitement alignée avec ses valeurs : l’éthique, la persévérance, l’esprit d’équipe et le respect. « A ce stade de ma carrière, il était logique pour moi de pouvoir encore mieux ancrer ces valeurs dans mon activité professionnelle. Ainsi, nous mettons un point d’honneur à Seine Capital de ne réaliser aucun investissement dans les énergies non renouvelables, dans l’industrie des jeux de hasard et de paris, et dans celles de l’alcool, du tabac ou de la pornographie. De même, nous sommes très attentifs à ne pas s’exposer à des sociétés qui maltraitent leur main d’œuvre. »
C’est sans doute ce que l’on appelle de la finance Seine !